15e Assemblée générale des Etats parties à la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel
UNESCO Flash Info : A l’heure où la protection du patrimoine mondial occupe une place sans cesse croissante dans les préoccupations de la communauté internationale, se tient à l’UNESCO, la quinzième Assemblée générale des Etats parties à la Convention de 1972 pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. L’Assemblée générale, qui se réunit, tous les deux ans, concomitamment avec la Conférence générale de l’UNESCO, permet aux 180 Etats qui l’ont ratifiée à ce jour de discuter, évaluer, améliorer le fonctionnement et la pertinence de cette Convention, considérée comme l’un des plus grands succès de l’UNESCO.
Le Directeur général, Koïchiro Matsuura, a ouvert cette réunion, le 10 octobre 2005, se réjouissant du fait que « la promotion de la diversité culturelle, avec un accent particulier sur le patrimoine matériel et immatériel, a été proposée par les Etats membres de l’UNESCO comme priorité principale du Grand Programme Culture pour le prochain biennium ». Du fait du lien étroit existant entre patrimoine matériel et immatériel, M. Matsuura a également fait part de sa satisfaction devant la rapidité « exceptionnelle » avec laquelle la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, a déjà été ratifiée par 26 Etats. « Si ce rythme de ratification est maintenu, nous recevrons bientôt l’instrument de ratification du trentième Etat, ce qui entraînera, trois mois après, l’entrée en vigueur de cette Convention » a-t-il précisé. Le Directeur général, à cet égard, a souligné « l’universalité retrouvée autour des politiques de protection du patrimoine » qui constitue à ses yeux « un encouragement vital pour l’UNESCO ».
Concernant la Convention de 1972, M. Matsuura a évoqué les aménagements apportés par le Comité du patrimoine mondial à ses méthodes de travail qui ont permis d’améliorer de façon significative le fonctionnement de la Convention. Ainsi a-t-il salué quelques-unes des décisions prises à Suzhou en 2004, et à Durban en juillet dernier, en particulier celles qui consistent à n’examiner que deux propositions d’inscription complètes par Etat partie, à condition que l’une des propositions concerne un site naturel, et de fixer à 45 la limite annuelle de propositions d’inscription. Il a également souligné l’importance que revêtent la finalisation en février dernier des nouvelles Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention, qui ont permis la publication des textes fondamentaux de la Convention. « Ces changements nécessaires, en rationalisant et simplifiant les processus, en rendant les documents plus accessibles et en facilitant le suivi des décisions du Comité, permettront ainsi, je l’espère, de faire face au nombre toujours croissant de biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial », a déclaré le Directeur général avant de rendre hommage au Comité, à qui la responsabilité de l’adoption de ces orientations a incombé.
M. Matsuura a ensuite exprimé le vœu que l’on puisse parvenir prochainement à une répartition géographique plus équilibrée des sites inscrits sur la Liste. Actuellement, « 43 Etats parties à la Convention n’ont pas encore de site inscrit et qu’il nous reviendra, en mettant un accent particulier sur les catégories du patrimoine sous-représentées et les petits Etats insulaires en développement, d'assurer une représentation géographique plus équilibrée de la Liste ». Par ailleurs, le Directeur général a rappelé que presque un tiers des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril y sont depuis plus de dix ans et que la moitié se situe en Afrique. « Cette question est fondamentale et sera donc considérée comme une activité phare dans le prochain biennium, grâce à un accent mis sur la formation aux plans de gestion et aux politiques correctives de conservation », a-t-il déclaré.
M. Matsuura a souligné l’attention qui doit être accordée au concept de « valeur universelle exceptionnelle » et sur lequel il convient de poursuivre la réflexion engagée. Il a également rappelé que le concept de « paysages urbains historiques », serait à l’ordre du jour de la présente Assemblée générale, à qui le Comité du patrimoine à recommandé d’adopter la Déclaration sur la conservation des paysages urbains historiques.
Après avoir rappelé que 12 sièges au Comité du patrimoine mondial devaient être pourvus, le Directeur général a tenu à remercier les 21 membres du Comité, et plus particulièrement les membres sortants, ainsi que les 3 organes consultatifs l’IUCN, l’ICOMOS et l’ICCROM.