Il existe une grande variété de sites religieux et sacrés représentatifs des différentes cultures et traditions du monde. Près de 20 % des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial ont un caractère religieux ou spirituel.
Présents dans la plupart des pays du monde, ces biens représentent la catégorie de biens la plus nombreuse. La signification spirituelle particulière et importante d’un très grand nombre de biens du patrimoine mondial est souvent évoquée pour démontrer leur valeur universelle exceptionnelle. De très nombreuses villes historiques inscrites sur la Liste du patrimoine mondial possèdent des éléments revêtant une importance religieuse et sont considérées comme des villes saintes par différentes communautés.
Historique et terminologie
«Parce que les cultures englobent […] les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances, la protection et la promotion de leur riche diversité nous invitent à relever de nouveaux défis, à l’échelon local, national […] et international. Il s’agit d’intégrer les principes du dialogue et de la connaissance réciproque dans toute politique, notamment les politiques de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication, dans l’espoir de corriger les représentations, valeurs et stéréotypes culturels erronés […].»
2010, Année internationale du rapprochement des cultures, proclamée par les Nations Unies
Au cours des dernières années, l’UNESCO a joué un rôle de premier plan dans la conception et la promotion d’une action normative forte en matière de protection du patrimoine culturel et naturel sous toutes ses formes.
Les monuments et les sites font l’objet d’un corpus de documents normatifs comportant notamment des chartes et recommandations. Des travaux de recherche, études et analyses ont été réalisés sur le patrimoine religieux et les sites sacrés par les organisations consultatives – ICCROM, ICOMOS et UICN. Un certain nombre de conclusions et recommandations ont été tirées des réunions et activités antérieurement consacrées au patrimoine religieux et sacré, comme le forum organisé en 2003 par l’ICCROM sur « Le patrimoine religieux vivant : conservation du sacré », la résolution de l’Assemblée générale de l’ICOMOS de 2005 appelant à « l’établissement d’un programme international thématique au sein de l’ICOMOS sur la question du patrimoine religieux », la résolution de l’Assemblée générale de l’ICOMOS de 2011 sur la protection et la valorisation des sites sacrés du patrimoine, des bâtiments et des paysages, ainsi que les principes directeurs de l’UICN et du Programme MAB de l’UNESCO sur la conservation et la gestion des sites naturels sacrés.
Plusieurs recommandations concernent directement ou indirectement la sauvegarde de l’esprit du lieu, c’est-à-dire de son caractère vivant, social et spirituel, en particulier le Document de Nara sur l’authenticité, adopté lors de la Conférence de Nara sur l’authenticité en lien avec la Convention du patrimoine mondial, tenue en 1994, et la Déclaration de Québec sur la sauvegarde de l'esprit du lieu, adoptée en 2008 lors de la 16e Assemblée générale de l’ICOMOS.
Le terme « bien religieux » désigne, selon la définition de l’étude de l’ICOMOS intitulée « Combler les lacunes – un plan d’action pour le futur », toutes formes de biens associés à des valeurs religieuses ou spirituelles, par exemple : églises, monastères, tombeaux, mosquées, synagogues, temples, sanctuaires, paysages sacrés, forêts sacrées et autres éléments du paysage sacrés, etc.
The term "Sacred site" embraces areas of special spiritual significance to peoples and communities; and the term of "Sacred natural site" corresponds to the areas of land or water having special spiritual significance to peoples and communities," as proposed by the UNESCO/IUCN Guidelines for the Conservation and Management of Sacred Natural Sites, 2008
Selon l’ICCROM, le patrimoine religieux vivant présente des caractéristiques qui le distinguent des autres formes de patrimoine. Les sites sacrés, que le Programme MAB de l’UNESCO désigne comme étant « de fait les plus anciennes zones protégées de la planète », revêtent « une importance cruciale pour sauvegarder la diversité culturelle et biologique à l’intention des générations actuelles et futures ». Collectivement, les biens religieux et sacrés recouvrent une grande diversité culturelle et naturelle, et chacun d’entre eux peut manifester individuellement l’esprit d’un lieu particulier.
Communautés
Les communautés religieuses, parties prenantes du patrimoine mondial
Comprendre la continuité du patrimoine religieux et sacré, être en mesure de protéger son authenticité et son intégrité, y compris son importance spirituelle particulière, et partager la connaissance de notre histoire commune, sont les trois piliers nécessaires à l’édification du respect mutuel et du dialogue entre communautés.
Aujourd’hui, la communauté internationale devrait définir des mesures appropriées pour préserver les valeurs des lieux religieux sacrés, qui constituent les fondements de nos cultures, afin de prévenir toute perte progressive de nos traditions.
Dans le cadre de l’Année internationale du rapprochement des cultures (2010), proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, un séminaire international sur le rôle des communautés religieuses dans la gestion des biens du patrimoine mondial s’est tenu à Kiev (Ukraine) du 2 au 5 novembre 2010, sous le patronage du Président ukrainien et de l’UNESCO. Pour la première fois dans l’histoire de la Convention du patrimoine mondial, la question de la protection du patrimoine religieux et sacré a été examinée au niveau international, avec la participation active des autorités religieuses.
Cette première grande réunion internationale sur le patrimoine d’intérêt religieux, organisée sous l’égide de l’UNESCO, avait pour principal objet de déterminer comment prendre en compte la complexité et l’importance d’un véritable dialogue entre toutes les parties prenantes, dans l’objectif commun de protéger les biens du patrimoine mondial. Il en est ressorti que ces biens du patrimoine mondial – en particulier le patrimoine religieux vivant et les sites sacrés – nécessitaient des politiques spécifiques en matière de protection et de gestion, qui prennent en considération leur caractère spirituel distinctif comme un élément essentiel de leur conservation, et que ces politiques ne pouvaient être durables sans consultations approfondies avec les acteurs concernés.
La réunion s’est penchée sur l’idée selon laquelle les parties prenantes doivent œuvrer ensemble à la préservation du patrimoine sacré, tout en prenant en considération la modernisation et l’évolution de la société dans le respect de la sensibilité culturelle et historique, afin de renforcer l’identité et la cohésion sociale. Les parties prenantes incluent notamment les communautés religieuses, constituées de croyants et de populations traditionnelles et autochtones, ainsi que les autorités de l’État partie, les professionnels et experts des domaines pertinents, les propriétaires des biens, les organismes de financement et d’autres partenaires intéressés.
Lors de la clôture du séminaire, le 5 novembre 2010, les participants ont adopté à l’unanimité la Déclaration ci-après sur la protection des biens religieux dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial. Élaborée en étroite collaboration avec les autorités nationales, des experts internationaux, des gestionnaires de sites et des représentants des communautés religieuses, cette déclaration est le premier et l’unique instrument formulant des recommandations sur cette question en particulier.
Le rapport final du séminaire de 2010 a été présenté par le Centre du patrimoine mondial dans le cadre du rapport du Secrétariat soumis à l’examen du Comité du patrimoine mondial à sa 35e session (UNESCO, 2011).
Déclaration sur la protection des biens religieux dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial
- Le Séminaire de 2010 sur le rôle des communautés religieuses dans la gestion des biens du patrimoine mondial avait pour principal objectif d’étudier les moyens d’établir un dialogue entre toutes les parties prenantes, ainsi que les possibilités d’encourager et d’instaurer entre elles une compréhension mutuelle et une collaboration en matière de protection des sites religieux du patrimoine mondial.
- Les parties prenantes incluent notamment les communautés religieuses, qui peuvent être constituées de croyants et de populations traditionnelles et autochtones, ainsi que les autorités de l’État partie, les professionnels et experts des domaines pertinents, les propriétaires des biens, les organismes de financement et d’autres partenaires intéressés.
- Les participants au Séminaire se sont félicités de la proclamation, par l’Assemblée générale des Nations Unies, de l’Année internationale du rapprochement des cultures en tant qu’outil précieux pour l’échange d’expériences et le dialogue entre les cultures visant à favoriser le respect réciproque des croyances de l’autre.
Ils ont en outre : - Reconnu le rôle des communautés religieuses dans la création, la préservation et l’évolution constante des lieux sacrés, ainsi que leur rôle en matière de conservation de ces lieux en tant que patrimoine vivant.
- Réaffirmé le rôle essentiel que jouent par ailleurs les communautés religieuses lorsqu’il s’agit de transmettre, exprimer et pérenniser l’identité, la signification et la finalité spirituelles de ces sites pour l’être humain, étant donné que ceux-ci offrent d’immenses possibilités dans un monde qui évolue et se globalise rapidement, mais posent également d’importants défis.
- Souligné que la responsabilité d’une gestion durable de ce patrimoine, du point de vue de la culture et de l’environnement, devrait incomber à toutes les parties prenantes concernées, et que l’acceptation et le respect mutuels apporteront des perspectives différentes mais complémentaires en ce qui concerne les valeurs culturelles et spirituelles partagées.
- Rappelé que la protection du patrimoine religieux représente à la fois un défi et une opportunité qu’il convient de prendre en considération dans l’application effective de la Convention du patrimoine mondial, et noté que des sites religieux vivants ont souvent été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, précisément en raison de leur intérêt religieux et spirituel ; dans d’autres cas, les biens religieux et les lieux sacrés peuvent faire partie intégrante de plus vastes ensembles, tels que des villes historiques, des paysages culturels ou des sites naturels. L’importance de ces sites et les intérêts des communautés religieuses concernées devraient être dûment reconnus dans les processus de gestion durable.
- Souligné que le caractère permanent du patrimoine religieux exige le dialogue et la compréhension mutuelle entre les communautés religieuses concernées et toutes les autres parties prenantes, qui doivent œuvrer ensemble à la préservation des sites du patrimoine culturel, naturel ou mixte en lien avec le sacré.
- Considéré que le moment était particulièrement opportun pour définir une stratégie intégrée en vue de l’élaboration d’un programme thématique du patrimoine mondial consacré au patrimoine religieux, en collaboration et en étroite coordination avec l’ensemble des parties prenantes, et que ce programme devrait établir un plan d’action pour la protection du patrimoine religieux dans le monde entier, visant à renforcer le rôle des communautés et à éviter les malentendus, les tensions ou les stéréotypes.
- Reconnu la nécessité de sensibiliser toutes les parties prenantes à l’importance de la gestion des sites religieux pour permettre la compréhension et l’acceptation mutuelles de l’intérêt du patrimoine religieux et de la spécificité de chaque site du patrimoine, ainsi que des valeurs spirituelles et religieuses qui s’y rattachent.
- Demandé, en complément de ce qui précède et compte tenu de la résolution 17 GA 9 de l’Assemblée générale des États parties à la Convention du patrimoine mondial, la mise en place de programmes de formation intégrés et interactifs dans le domaine de la gestion des sites religieux, en coopération avec les organisations consultatives – l’ICCROM, l’ICOMOS et l’UICN – afin d’aider les représentants des communautés religieuses à perfectionner et partager leurs compétences en matière de gestion.
- Conclu que la sauvegarde du patrimoine religieux de valeur universelle exceptionnelle au profit des générations futures appelait de nouvelles formes d’action, et que le Séminaire de Kiev marquait le début d’un nouveau processus continu et offrait l’occasion d’instaurer une plate-forme de dialogue et de partage des connaissances entre toutes les communautés concernées par la préservation de notre patrimoine commun.
Kyiv, 5 novembre 2010
Stratégie
Stratégie intégrée de mise en œuvre
Le Comité du patrimoine mondial a demandé au Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec les organisations consultatives, d’élaborer une publication thématique proposant aux États parties des lignes directrices générales quant à la gestion de leur patrimoine culturel et naturel d’intérêt religieux, dans le respect des spécificités nationales, invitant les États parties à apporter des contributions volontaires à cette fin.
paragraphe 7 de la décision 35 COM 5A
Avec l’Initiative sur le patrimoine d’intérêt religieux, lancée pour donner suite à cette décision du Comité du patrimoine mondial, l’UNESCO joue un rôle moteur dans l’élaboration, en étroite collaboration avec les organisations consultatives, d’un document thématique proposant aux États parties des orientations générales sur la gestion du patrimoine culturel et naturel d’intérêt religieux. À long terme, cette initiative vise à faciliter l’intégration d’un certain nombre de principes directeurs dans les politiques culturelles aux niveaux local, national, régional et international, de manière à contribuer au rapprochement des cultures et au développement de relations harmonieuses entre les peuples.
Suite à la procédure de consultation entre le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, l'élaboration du document thématique sera assurée en trois phases : (i) les activités préparatoires et de collecte de fonds ; (ii) la recherche, l’enquête thématique globale et l’analyse de données ; (iii) la consultation/production d’un document thématique. Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives ont recommandé la création d'un Groupe qui sera en charge de cette activité, composé de représentants de l'UNESCO et des organisations consultatives, en particulier d’experts du Groupe de spécialistes de l'UICN sur les valeurs culturelles et spirituelles des aires protégées, du Programme de l'ICCROM sur le patrimoine vivant et du groupe d’experts de l'ICOMOS spécialisé dans la protection et la valorisation des sites sacrés du patrimoine, des bâtiments et des paysages. Extrait du document de travail WHC-12/36.COM/5A.1
Stratégie intégrée de mise en œuvre
La Stratégie intégrée de mise en œuvre est élaborée de manière conjointe par le Groupe de pilotage sur le patrimoine d'intérêt religieux, établi par le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives – ICOMOS, ICCROM, UICN.
Elle énonce les principaux objectifs, recense les compétences nécessaires, définit les publics ciblés, dresse la liste de ses principes directeurs et de ses résultats escomptés (produits), et propose un certain nombre d’activités fondamentales à mener dans le cadre des trois phases de l’élaboration des orientations générales.
PRI-SM
Biens d’intérêt religieux – Gestion durable
À long terme, l’Initiative sur le patrimoine d’intérêt religieux vise à faciliter l’intégration d’un certain nombre de principes directeurs pour la gestion durable des biens d’intérêt religieux (PRI-SM, selon l’acronyme anglais, pour Properties of Religious Interest – Sustainable Management) dans les politiques culturelles aux niveaux local, national, régional et international, de manière à contribuer au rapprochement des cultures et au développement de relations harmonieuses entre les peuples.
À l’issue du processus de consultation entre le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, l'élaboration du document thématique se déroulera en trois phases : (i) activités préparatoires et de collecte de fonds ; (ii) recherche, enquête thématique globale et analyse de données ; (iii) consultation/production du document thématique.
Consultations thématiques régionales Analyse de données Document thématique
Réseau mondial
Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives recommandent la création d'un réseau mondial associant les acteurs concernés, tels que les praticiens du patrimoine (par le biais des organisations consultatives), les décideurs, les autorités nationales et locales, les représentants des communautés traditionnelles et religieuses, qui devraient veiller à ce que le document thématique tienne compte de toutes les études pertinentes, les éléments, les tendances mondiales et les spécificités nationales.
Extrait du document de travail WHC-12/36.COM/5A.1
Appel à contributions
Les États parties et les partenaires internationaux sont invités à apporter leur concours financier au Centre du patrimoine mondial pour la coordination de l’élaboration du document thématique, ainsi que pour les activités et projets ci-après.
Par lettre circulaire (CL/WHC-11/20), le Centre du patrimoine mondial a demandé aux États parties de soutenir la mise en œuvre de la décision du Comité du patrimoine mondial et les activités de recherche correspondantes en apportant des contributions volontaires, ainsi qu’en organisant des réunions, des conférences et des séminaires dans ce cadre.
Recherche
Le programme de recherche pluridisciplinaire proposé est destiné à soutenir l’élaboration, par le Groupe de pilotage mis en place par le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, d’un document thématique proposant aux États parties des orientations générales sur la gestion du patrimoine culturel et naturel d’intérêt religieux, conformément à la demande du Comité du patrimoine mondial.
Ce programme de recherche pourrait être mis en œuvre par les chaires UNESCO spécialisées dans le domaine du patrimoine mondial et du dialogue interculturel/interreligieux.
Base de données
Le projet de système de recherche par mots clés a pour principal objectif de recenser, par la création d’une base de données regroupant tous les biens du patrimoine mondial d’intérêt religieux, à la fois les principales menaces qui pèsent sur ces biens et les insuffisances de leurs systèmes de gestion.
Ce système constitue l’un des principaux outils nécessaires à l’élaboration d’un document thématique proposant aux États parties des orientations générales sur la gestion du patrimoine culturel et naturel d’intérêt religieux, conformément à la demande du Comité du patrimoine mondial.
Consultations thématiques
En 2013, le Centre du patrimoine mondial a annoncé qu’un cycle de consultations thématiques devait être lancé à l’échelle mondiale, avec un échantillon d’études de cas représentatives, pour traiter de la question de la gestion et de l’exploitation durables des biens d’intérêt religieux.
Atelier de renforcement des capacités
L’atelier de renforcement des capacités a pour objectif premier d’accroître la prise de conscience et la participation des communautés religieuses en ce qui concerne l’application de la Convention du patrimoine mondial.
Réunion du Groupe de pilotage
Étude thématique de l’ICOMOS
Étude thématique de l’ICOMOS sur les sites possédant des valeurs associatives, tels que les sites sacrés, réalisée à la demande du Comité du patrimoine mondial (paragraphe 5 de la décision 36 COM 13.I).
Contribuer
Les États parties et les partenaires internationaux qui souhaitent apporter des contributions volontaires aux activités et projets ci-dessus ou, de manière plus générale, à l’Initiative sur le patrimoine d’intérêt religieux, sont invités à adresser leur lettre d’intention au Centre du patrimoine mondial, en précisant le projet ou l’activité qui bénéficiera de cet appui.
Décisions / Résolutions (4)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/5A,
- Rappelant la décision 41 COM 5A adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017) et la décision 40 COM 5D adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
Questions générales : - Prend note avec satisfaction des activités menées à bien par le Centre du patrimoine mondial au cours de l’année écoulée pour atteindre le résultat escompté, à savoir l’« identification, la protection, le suivi et la gestion durable du patrimoine matériel par les États membres, notamment par la mise en œuvre effective de la Convention de 1972 », et les cinq objectifs stratégiques présentés dans le document WHC/18/42.COM/5A ;
- Accueille le rôle proactif du Secrétariat pour renforcer les synergies entre la Convention du patrimoine mondial et les autres conventions ayant trait à la culture et à la biodiversité, notamment l'intégration de ces aspects dans le nouveau format de présentation des rapports périodiques et le lancement d'une page Web consacrée à ces synergies sur le site Internet du Centre ;
- Accueille également le renforcement de la collaboration entre les conventions ayant trait à la biodiversité, par l'intermédiaire du Groupe de liaison sur la biodiversité et d'activités ciblées comme des ateliers, des déclarations communes et des actions de sensibilisation ;
- Prend note des études thématiques sur la reconnaissance des valeurs associatives au moyen du critère (vi) du patrimoine mondial et sur l'interprétation des sites de mémoire, financées respectivement par l'Allemagne et la République de Corée, et encourage tous les États parties à tenir compte de leurs résultats et recommandations lors de l'identification des sites ainsi que lors de la gestion et de l'interprétation des biens du patrimoine mondial ;
- Prenant note du document de réflexion de l'ICOMOS sur les Évaluations de propositions d'inscription au patrimoine mondial concernant des sites associés aux mémoires de conflits récents, décide de convoquer une réunion d'experts consacrée aux sites associés aux mémoires de conflits récents afin de mener des réflexions philosophiques et pratiques quant à la nature de la commémoration, à la valeur des mémoires évolutives, à l'interdépendance des attributs matériels et immatériels relatifs à la mémoire et à la question de la consultation des parties prenantes; et d'élaborer des lignes directrices pour déterminer si ces sites peuvent s'inscrire dans l'objectif et la portée de la Convention du patrimoine mondial et de quelle manière, sous réserve de disposer d'un financement extrabudgétaire, et invite les États parties à verser des contributions financières dans ce but ;
- Invite également les États parties à soutenir les activités menées à bien par le Centre du patrimoine mondial pour la mise en œuvre de la Convention;
- Demande au Centre du patrimoine mondial de présenter, à sa 43e session, un rapport sur ses activités.
Programmes thématiques : - Accueille le rapport d'avancement sur la mise en œuvre des Initiatives et Programmes thématiques du patrimoine mondial, note leur contribution importante à la mise en œuvre d'une Stratégie globale pour une Liste du patrimoine mondial représentative, et remercie tous les États parties, donateurs et autres organisations de leur contribution à la réalisation des objectifs de ces Initiatives et Programmes thématiques ;
- Prend note des résultats obtenus par le Programme des villes du patrimoine mondial et appelle les États parties et les autres parties prenantes à fournir des ressources humaines et financières permettant de poursuivre ce Programme, compte tenu de son importance cruciale pour la conservation du patrimoine urbain inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, pour l'application de la Recommandation sur le paysage urbain historique et sa contribution à la réalisation des Objectifs de développement durable pour 2030 concernant les villes, ainsi que pour sa contribution à la préparation du Nouvel agenda urbain, et remercie par ailleurs la Chine et la Croatie pour leur soutien à la mise en œuvre de ce Programme ;
- Prend également note des résultats obtenus par le Programme marin du patrimoine mondial, remercie la Flandre, la France et la Fondation Annenberg pour leur soutien, note l'accent mis par le Programme sur la constitution d'un réseau mondial de gestionnaires, sur les stratégies d'adaptation au changement climatique et sur la pêche durable, et invite les États parties, le Centre du patrimoine mondial et les autres parties prenantes à continuer de fournir des ressources humaines et financières pour la mise en œuvre de ce Programme ;
- Prend note par ailleurs des résultats obtenus avec la mise en œuvre du Programme sur le patrimoine mondial et le tourisme durable, en particulier de l'élaboration de l'outil d'évaluation du tourisme durable et de la gestion des visiteurs, et encourage les États parties à participer à l'expérimentation de cet outil, se félicite du financement accordé par la Commission européenne et remercie par ailleurs la République de Corée, la Norvège et la compagnie Seabourn pour leur soutien à la réalisation des activités du Programme ;
- Note en outre les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme sur les petits États insulaires en développement, son importance pour une Liste du patrimoine mondial équilibrée, représentative et crédible, et le renforcement des capacités des gestionnaires de sites et des parties prenantes afin de mettre en œuvre la Convention du patrimoine mondial, remercie par ailleurs le Japon et les Pays-Bas pour leur soutien ainsi que le Centre international sur les technologies spatiales au service du patrimoine culturel et naturel (HIST) et l'Institut de formation et de recherche sur le patrimoine mondial pour la région Asie-Pacifique (WHITRAP), en tant que centres de catégorie 2, pour leur appui technique et financier, et demande également aux États parties et aux autres parties prenantes de continuer à fournir des ressources humaines, financières et techniques pour la mise en œuvre du Programme ;
- Prend note des activités mises en œuvre conjointement par l'Union astronomique internationale (IAU) et l'ICOMOS sous la supervision institutionnelle du Centre du patrimoine mondial conformément à sa Décision 40 COM 5D, demande en outre au Centre du patrimoine mondial de transmettre aux États parties le deuxième volume de l'étude thématique IAU/ICOMOS sur le patrimoine astronomique et renomme cette initiative « Initiative sur le patrimoine de l'astronomie, science et technologie » ;
- Prend note également du rapport d'avancement concernant l'Initiative sur le patrimoine d'intérêt religieux, approuve les recommandations des réunions de consultation thématique d'experts concentrées sur l'Europe méditerranéenne et du Sud-Est (UNESCO, 2016), la région Asie-Pacifique (Thaïlande, 2017) et l'Europe de l'Est (Arménie, 2018), remercie les États parties de leur généreuse contribution, et invite à nouveau les États parties et les autres parties prenantes à continuer de soutenir cette Initiative ainsi que les projets associés élaborés par le Centre du patrimoine mondial ;
- Prends note des activités mises en œuvre par CRATerre dans le cadre Programme du patrimoine mondial pour l’architecture en terre, sous la supervision générale institutionnelle du Centre du patrimoine mondial et ces lignes d’actions proposées pour l’avenir, sous réserve de financement ;
- Invite les États parties, les organisations internationales et les donateurs à apporter une contribution financière aux Initiatives et Programmes thématiques étant donné que la mise en œuvre des priorités thématiques ne pourra se poursuivre sans financement extrabudgétaire ;
- Demande par ailleurs au Centre du patrimoine mondial de présenter un rapport actualisé sur les résultats des Initiatives et Programmes thématiques, sous le point 5A (Rapport du Centre du patrimoine mondial sur ses activités), pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/5A,
2. Rappelant la décision 36 COM 5A.1 adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
3. Prend note avec satisfaction des résultats des activités menées par le Centre du patrimoine mondial au cours de l'année écoulée dans la poursuite de ses cinq objectifs stratégiques, tels que présentés dans le document WHC-13/37.COM/5A ;
4. Prend note des consultations entre le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives à l'égard de l'élaboration d'un document thématique proposant aux États parties des directives générales concernant la gestion de leur patrimoine culturel et naturel d’intérêt religieux, et le rapport d'avancement sur cette activité ;
5. Prend également note de la création d'un comité de pilotage chargé de la coordination de l'élaboration de ce document thématique et invite les États parties à soutenir cette initiative ;
6. Prend note en outre du rapport du Séminaire international d’experts sur la “Convention du patrimoine mondial et les peuples autochtones” (Copenhague, 20-21 septembre 2012), conformément à la décision 35 COM 12D , et du rapport de la Réunion internationale d’experts du patrimoine mondial sur l’intégrité visuelle (Agra, 6-9 mars 2013) et demande à l'Organe consultatif sur les Orientations d’envisager toutes les conséquences pour les futures révisions des Orientations ;
7. Se félicite de la mise en place de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et encourage l’utilisation du réseau des sites naturels du patrimoine mondial en tant que sites prioritaires pour l'évaluation de l’état de la biodiversité de la planète, ses écosystèmes et les services essentiels qu’ils fournissent à la société ;
8. Encourage également le Centre du patrimoine mondial à poursuivre sa coopération avec le Groupe de liaison sur la biodiversité (GLB) pour mettre en place des nouvelles synergies entre les conventions, ainsi que les activités conjointes initiées par les Secrétariats de CITES, la Convention de Ramsar et le Conseil de l'Europe, et demande en outre aux États parties d’assurer que leur Stratégie nationale de la biodiversité et leur Plan d'action prennent pleinement en considération l'importance des sites naturels du patrimoine mondial pour atteindre les Objectifs de biodiversité d’Aichi;
9. Prend enfin note des progrès accomplis par le Groupe de liaison des conventions culturelles (CCLG), créé par le Directeur général adjoint pour la culture en 2012, et encourage en outre à poursuivre ce travail pour le renforcement des synergies entre les Conventions culturelles, y compris sur les méthodes de travail, les procédures et les questions de ressources pour les réunions statutaires.
En savoir plus sur la décisionLe Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/5A.1, WHC-12/36.COM/INF.5A.1 et WHC-12/36.COM/INF.5A.3,
2. Rappelant la décision 35 COM 5A adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
3. Prend note avec satisfaction des résultats des activités menées par le Centre du patrimoine mondial au cours de l'année écoulée dans la poursuite de ses cinq objectifs stratégiques, tels que présentés dans le document WHC-12/36.COM/5A.1;
4. Prend note en outre du Rapport d'avancement sur la mise en œuvre des recommandations formulées par le Commissaire aux comptes sur l'audit 2009 du Centre du patrimoine mondial présenté dans le document WHC-12/36.COM/INF.5A.3;
5. Se félicite du Rapport sur les Conventions de l'UNESCO dans le domaine de la culture présenté dans le document WHC-12/36.COM/INF.5A.1 ;
6. Prend note des consultations entre le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives à l'égard de l'élaboration d'un document thématique proposant aux États parties des directives générales concernant la gestion de leur patrimoine culturel et naturel d’intérêt religieux, et demande au Centre du patrimoine mondial de présenter au Comité du patrimoine mondial un rapport d'avancement sur cette activité à sa 37e session en 2013.
En savoir plus sur la décisionLe Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les documents WHC-11/35.COM/5A et WHC-11/35.COM/INF.5A,
2. Rappelant la décision 34 COM 5A adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Prend note des activités entreprises et des partenariats établis par le Centre du patrimoine mondial;
4. Prend également note avec satisfaction des contributions concrètes des États parties et à tous les partenaires qui par un soutien technique et/ou financier ont contribué aux efforts de mise en œuvre de la Convention présentées dans le document WHC-11/35.COM/5A;
5. Rappelle au Centre du patrimoine mondial la nécessité d'élaborer à chaque session du Comité du patrimoine mondial un rapport sur les partenariats envisagés et conclus, et demande de le compléter en procédant à l'évaluation de ces partenariats à partir d'outils adéquats, en particulier sur l'utilisation du logo et sur les contreparties reçues, afin de s'assurer du strict respect des principes et objectifs de la Convention;
6. Demande également au Centre du patrimoine mondial de poursuivre à faire évoluer son rapport en ajoutant, notamment à la lecture des rapports périodiques:
a) un commentaire général sur les progrès réalisés et les lacunes constatées aux niveaux global et régional, au niveau thématique, au niveau des différentes sources de financements et au niveau des partenariats financiers ou de coopération avec les États parties, les autres Conventions, la société civile et le secteur privé,
b) un inventaire exhaustif des décisions en suspens et des dates prévues pour leur mise en œuvre,
c) un projet de plan d'activités prioritaires pour l'année suivante comprenant la formulation d'objectifs et de résultats escomptés, ainsi que des indications sur les ressources afférentes (humaines et financières);
7. Prend note des recommandations du Séminaire international sur le rôle des communautés religieuses dans la gestion des biens du patrimoine mondial, organisé à Kiev, Ukraine, en novembre 2010, et demande en outre au Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec les Organisations consultatives, d'élaborer une publication thématique proposant aux États parties des lignes directrices générales quant à la gestion de leur patrimoine culturel et naturel d'intérêt religieux, dans le respect des spécificités nationales, invitant les États parties à apporter des contributions volontaires à cette fin ;
8. Demande par ailleurs au Directeur du Centre du patrimoine mondial de continuer à l'informer, sur une base annuelle :
a) des autorisations d'utilisation de l'emblème du patrimoine mondial par le Centre du patrimoine mondial,
b) des partenariats envisagés et conclus, avec des indications sur les modalités et les conditions de tels accords ;
et invite le Directeur à lui soumettre le projet de nouvelle stratégie de l'initiative PACTe en prenant en compte les résultats de l'évaluation de l'auditeur extérieur de l'initiative PACTe pour examen à sa prochaine session, dont l'un des objectifs majeurs doit viser l'augmentation des ressources du Fonds du patrimoine mondial au profit de l'assistance internationale.
En savoir plus sur la décision