Les communautés autochtones participent à la protection des parcs nationaux de la Sierra Nevada de Santa Marta et de Tayrona en Colombie
De 2020 à 2022, la Colombie a entrepris un projet visant à élaborer un dossier en vue d'une future proposition d'inscription de la Sierra Nevada de Santa Marta et du parc national de Tayrona sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
La Sierra Nevada de Santa Marta a été déclarée réserve de biosphère de l'UNESCO en 1979. Il s'agit de la formation montagneuse côtière la plus haute du monde, avec deux pics à 5 775 mètres au-dessus du niveau de la mer, qui abrite une variété d'écosystèmes, de caractéristiques topographiques d’une beauté exceptionnelle. C'est aussi le berceau de la civilisation indigène Tayrona, dont les descendants vivent encore dans la région avec quelque 70 000 personnes appartenant aux communautés indigènes Kogui, Arhuaco, Kankuamo et Wiwa. Ils ont une vision du monde unique et complexe (cosmovisión) qui est intimement liée à leur relation avec leur territoire ancestral sacré, leurs traditions et leurs langues, et leur système ancestral de connaissances a été inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO en 2022. Cette inscription reconnaît le rôle fondamental joué par cette sagesse ancestrale pour protéger l'écosystème de la Sierra Nevada et éviter la perte de l'identité culturelle des quatre peuples de la région.
Les communautés indigènes jouent un rôle crucial dans la conservation de la région. Le projet, financé par le Fonds-en-dépôt néerlandais auprès de l'UNESCO, a apporté un soutien essentiel aux efforts déployés par la Colombie pour créer les conditions nécessaires à l'élaboration d'un projet de dossier de candidature en vue d'une future inscription du site sur la liste du patrimoine mondial. Un processus participatif basé sur la communauté avec des groupes indigènes locaux a été développé, ainsi que la capacité des autorités nationales colombiennes et des parties prenantes locales à protéger et à gérer leur patrimoine unique.
Au cours du projet, un projet de dossier de nomination au patrimoine mondial a été préparé grâce à des recherches approfondies, un encadrement, une assistance technique, une analyse critique, des consultations avec les communautés autochtones et locales et des échanges entre pairs. Les quatre peuples indigènes de la Sierra Nevada de Santa Marta ont été les principaux acteurs des réunions et ateliers du projet, où ils ont pu exprimer leurs priorités, développer leurs capacités et partager leurs connaissances. Le projet a permis d'établir pour le dossier les critères nécessaires pour la "valeur universelle exceptionnelle" potentielle ainsi que les plans de gestion requis pour un site du patrimoine mondial.
Ce projet réussi peut également servir de source d'inspiration et de bonne pratique dans le domaine de la participation et de l'intégration des connaissances et des pratiques autochtones dans les processus du patrimoine mondial.